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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 13:07
Room 237 : Les Mystères du film Shining (Doc) [VostFR]

En 1980, Stanley Kubrick signe Shining, qui deviendra un classique du cinéma d'horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film est considéré comme une oeuvre marquante du genre par de nombreux experts, tandis que d'autres estiment qu'il est le résultat du travail bâclé d'un cinéaste de légende se fourvoyant totalement. Entre ces deux extrêmes, on trouve cependant les théories du complot de fans acharnés du film, convaincus d'avoir décrypté les messages secrets de Shining. ROOM 237 mêle les faits et la fiction à travers les interviews des fans et des experts qui adhèrent à ce type de théories, et propose sa relecture du film grâce à un montage très personnel. ROOM 237 ne parle pas seulement de fans d'un film mythique – il évoque les intentions de départ du réalisateur, l'analyse et la critique du film.

Qui est cette femme qui prend son bain dans la fameuse chambre 237 de l’hôtel hanté de « Shining » ? Pourquoi Jack, l’écrivain interprété par Jack Nicholson, a-t-il couvert des pages et des pages de la même phrase : « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras » ? Et surtout, la plus angoissante de toutes les questions : que signifie l’ultime plan du film, une photo de Jack datée de… 1921 ?

Plus de trente ans après sa sortie, le terrifiant film-labyrinthe de Kubrick continue de susciter trouble et interrogations. Aussi attendait-on avec une certaine gourmandise ce « Room 237 », essai documentaire tout auréolé de son buzz né à Sundance, et présenté lundi à la Quinzaine des réalisateurs.

Dissipons d’emblée un malentendu : le film de Rodney Ascher ne se propose pas de percer le mystère « Shining » - ce qui serait d’ailleurs une entreprise vouée à l’échec ; il porte plutôt un regard amusé (et amusant), quoiqu’anecdotique, sur les interprétations plus ou moins farfelues auxquelles le film a donné lieu. « Room 237 » confronte ainsi les regards de cinq critiques obsédés par le film de Kubrick. Pour l’un, il est question, en sous-texte, du génocide des Indiens d’Amérique (Ullman, lorsqu’il fait faire à Jack le tour du propriétaire, précise que l’hôtel Overlook a été bâti sur un cimetière indien) ; pour l’autre, le film est hanté par l’Holocauste (la machine à écrire de Jack est de marque allemande ; le nombre 42 est partout) ; pour un troisième, il faut voir dans « Shining » la confession de Kubrick sur l’aide qu’il aurait apportée à la NASA pour fabriquer les images de l’alunissage de Neil Armstrong en 1969 (Danny porte un pull à l’effigie de la mission Apollo ; la chambre interdite porte le numéro 237, or la Lune est située à 237 000 kilomètres de la Terre ; etc.) Il est même un exégète particulièrement retors pour conseiller de voir le film à l’envers, et de le superposer aux images du film défilant à l’endroit ( ! ! !) Le pire, c’est que le résultat est assez troublant : les images deviennent ainsi « hantées » par ce qui est à venir.

On peut tout faire dire à un film, nous rappelle « Room 237 ». Mais peu d’œuvres laissent autant de champ au spectateur pour projeter ses propres obsessions. S’y engouffrer, au risque de s’y perdre. A force de traquer les images subliminales (technique à laquelle Kubrick s’intéressait, c’est un fait), de sur-interpréter le moindre détail à l’arrière-plan (une boîte de conserve siglée « Calumet », un poster de skieur, une fenêtre un peu trop lumineuse), nos critiques passent peut-être à côté de l’essentiel : « Shining » n’est-il pas un portrait de l’auteur en artiste maudit ? L’histoire d’un écrivain raté, impuissant à fertiliser la page vierge ? D’un père menacé dans sa place de chef (sa virilité ?) par son propre fils qui, lui, a « le shining », le pouvoir ? D’un pauvre type, ambitieux mais faible, manipulé par les fantômes de l’hôtel ? D’un homme décidé à reprendre le contrôle de sa vie, mais victime d’un destin déjà écrit pour lui – comme tous les personnages kubrickiens? « Room 237 » donne en tout cas une furieuse envie de revoir le film de Kubrick, encore et toujours.

 

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commentaires

H
Amusant les stupidités qui peuvent être imaginées par quelques "spécialistes" sous le prétexte d'analyser le film de Kubrick! L'obsédé sexuel qui voit des signes partout est l'un des plus hilarants! Bravo et merci!
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H
Mais au-delà; c'est tout le film qui est amusant et très instructif, notamment cette façon qu'ont certains de trouver des images, des plans, des noms, des couleurs des détails infimes qui correspondent à leurs propres fantasmes. Cela leur permet de trouver des explications, des signification plus abracadabrantesques les unes que les autres à "Shining"... Tout cela n'est pas sans rappeler l'univers tordu des complotistes en tout genre!...
C
LA SCIENCE: LA FUITE DANS LE FANTASTIQUE.fermaton.over-blog.com
Répondre
O
Bonjour Clovis,<br /> <br /> Même en utilisant l'onglet recherche de votre Blog je n'arrive à retrouver votre article, pouvez vous donner un lien fonctionnel si il vous plaît ? J'ai toujours du mal à tout comprendre mais les articles me plaisent tout de même énormément.<br /> <br /> Portez vous bien Clovis. :)

Citation

« Il fut débattu puis décidé que la peur devrait être propagée et entretenue au niveau mondial afin que l’attention reste cristallisée sur le négatif tout en empêchant l’expression positive de l’authenticité.

 

Tandis que les gens deviendraient de plus en plus craintifs et manipulables, leur capacité à penser librement et à exprimer leur authenticité décroîtrait.

 

Le contrôle de l’esprit interdisant clairement toute expression de l’authenticité, l’évolution de l’esprit humain diminuerait ainsi en même temps que la liberté de penser, lors que celle-ci fait l’objet d’un continuel bombardement alliant terreur et négativité. »

 

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