Source : Amessi
Depuis les années 30, ces mises en garde se sont multipliées en étant associées à la dénonciation des trusts internationaux fréquemment accusés de positions de monopoles, de cynisme commercial et de frénésie pour les 58Num_001_W2_01.jpg bénéfices.
Rappelons-nous, entre autres, des brochures et des livres de Carton, Raoul Lemaire (son fameux pain) …du combat de H.-Ch.Geffroy, fondateur de La Vie Claire, soutenu par Henry Coston, des « romans » (en réalité des documentaires fort sérieux) de G.Schwab contre les pollutions et les pratiques des gros trusts de l’alimentation…
Depuis, ces préoccupations ont été reprises par d’autres scientifiques ou tendances. Les enquêtes donnent des preuves régulières de la nécessité pour les consommateurs d’être vigilants. On nous a encouragé à manger cinq fruits et légumes chaque jour.
Fort bien, tous les hygiénistes et les gens soucieux d’une nourriture saine approuveront en réclamant néanmoins que ces produits ne contiennent pas de doses de pesticides dangereuses. Nos lecteurs savent que les fruits et les légumes non pas un traitement mais plusieurs et cette pratique a été dénoncée depuis plus de deux générations. Or il est prouvé que ces mélanges de produits chimiques entraînent des effets fortement inquiétants. On a feint de le découvrir pour les molécules utilisées en médecine.
Tous les praticiens savent qu’on ne peut prévoir l’effet à court ou long terme de trois ou quatre médicaments pris ensemble régulièrement. C’est la même chose pour les traitements pesticides ou fongicides. Une étude publiée dans la revue scientifique américaine (elle ne paraît qu’en ligne), Plos One, le 3 août dernier, alerte à nouveau sur ces « cocktails » et leurs dangers. Des spécialistes en toxicologie ont fait passer des tests, dans le cadre du règlement européen Reach (pour l’étude des substances chimiques). Ils ont observé les effets isolés puis combinés, sur des cellules de notre système nerveux central (ils ont travaillé sur des tissus humains) par trois fongicides fréquemment utilisés sur les légumes. Résultat : les effets infligés aux cellules sont entre vingt et trente fois plus fort quand les pesticides sont associés.
De plus celles-ci subissent « un stress oxydatif très puissant, possiblement cancérigène »…Les chercheurs pensent possible, lors de telles agressions, le « risque d’une vulnérabilité accrue à des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Parkinson ou la sclérose en plaques » (Le Monde, 08/08/2012). Reste à généraliser ces tests pour déterminer les mélanges nocifs car il y a des milliers de combinaisons possibles.
A noter que le fait de mener ces études sur des cellules humaines, permettrait de limiter les délais et les coûts. Actuellement la procédure Reach est appliquée sur des souris. Je répète que certains fruits reçoivent en agriculture « non bio » vingt ou trente traitement dans l’année (l’abricot, la pomme, par exemple) et que la presque totalité des raisins vendus en grandes surfaces contiennent jusqu’à huit substances différentes par grappe !
Devant le succès croissant du marché bio, les réseaux de l’agriculture conventionnelle et « chimique », ont réagi depuis quelques années. Car il faut bien savoir que les enjeux économiques sont gigantesques. Les industries de l’agro-alimentaire « conventionnelle » suscitent des études visant à montrer que les produits provenant de l’agriculture bio n’offriraient que peu de « différences significatives » avec ceux issus de l’agriculture conventionnelle pour les apports nutritionnels. Et ce pour les protéines, les lipides, les vitamines, les minéraux…sauf quelques-uns dont le phosphore nettement plus présent dans les produits bio.
Mais il importe de se méfier. Ainsi à propos d’une récente étude réalisée par l’université de Standford sur les produits bio, publiée le 4 septembre par la réputée revue américaine Annals of Internal Medecine. La grosse presse s’est contentée de suivre très succinctement le compte rendu qu’en fit l’agence Reuters. Sans prendre en compte toutes les conclusions de l’étude et semble-t-il, sans l’avoir lue. Les auteurs de l’étude confirment (ce qui était démontré depuis des années) que les produits laitiers et la viande de poulet bio sont plus riches en oméga 3 que les conventionnels. Ils démontrent aussi que les aliments biologiques contiennent davantage de polyphénols (puissant antioxydant) que les conventionnels. Cependant, tout en admettant que si 38% des produits « conventionnels » contiennent bien des résidus de pesticides contre 7% des produits bio, cela ne poserait, selon eux, « pas de problème », puisqu’ils ne dépassent pas de beaucoup les "limites légales" ! Pour les contaminations par les micro-organismes (bactéries, moisissures…) l’alimentation bio limite beaucoup plus une possible exposition à des bactéries résistantes aux antibiotiques…
Rappelons enfin un point important à propos de ces comparaisons. Ces enquêtes sont le plus souvent financées directement ou indirectement par les trusts de l’agro-alimentaire de masse et par les industries des pesticides et fongicides.
C’est précisément le cas de l’étude que nous évoquons. Parmi les « financeurs » de son programme alimentaire, l’université de Standford, compte « un géant de l’industrie agro-alimentaire (à hauteur de 5 millions de dollars », selon Le Monde, 29/09/2012). C’est un peu gênant.
En conclusion, disons que le simple bon sens justifie de consommer bio puisque cela réduit l’exposition aux produits chimiques dont les effets directs ou combinés sont prouvés. Notamment en « cocktails » à dose infimes. Les graves intoxications de centaines d’agriculteurs en témoignent malheureusement clairement.
Winston Smith
- Source : Article extrait de Lectures Françaises – octobre 2012. et http://www.chaos-mondial-organise-r...
Toutefois, d’après cette étude effectuée selon les nouvelles normes entrées en vigueur mi-2008, seuls 3,5% des échantillons présentaient des traces de pesticides dépassant les limites maximales en résidus (LMR) autorisées.
"Le rapport montre que 96,5% des échantillons analysés sont conformes aux MRL de pesticides autorisés au sein de l’UE", note l’EFSA dans un communiqué accompagnant l’étude.
Il s’appuie sur plus de 11.000 échantillons de neuf productions différentes (oranges, mandarines, poires, pommes de terre, carottes, concombres, épinards, haricots sans cosse et riz) analysés en 2008 dans les 27 États membres (plus l’Islande et la Norvège).
L’agence relève également que la présence de pesticides est supérieure dans les denrées importées de pays situés hors Union européenne (7,6%) que dans les échantillons produits au sein de l’UE (2,4%).
Les dépassements des limites autorisées ont surtout concerné les échantillons d’épinards (6,2%), d’oranges (3%), de riz, de concombres, de mandarines, de carottes et de poires. Concernant les aliments pour bébé (2.062 échantillons), 76 présentaient des résidus de pesticide dont 4 seulement excédant les normes maximales recommandées.
Cependant, ajoute-t-elle, les résultats de ce rapport ne peuvent être comparés à ceux de 2007 (publiés l’an dernier), les normes européennes en matière de résidus chimiques dans les aliments ayant été révisées à partir du 1er septembre 2008 afin de les harmoniser entre les États. Auparavant, chaque pays fixait ses propres normes.
Les ONG avaient alors jugé que ces nouveaux seuils risquaient surtout d’entraîner une augmentation "spectaculaire" des limites autorisées dans certains pays : en Autriche par exemple, 65% des pesticides utilisés voyaient leur taux maximal augmenter, pour certains jusqu’à 1.000 fois, alors que seuls 4% devaient les voir réduits.
Source : (Nouvelobs.com avec AFP)
** Lire aussi cet excellent article : http://www.generations-futures.fr/p...
Crédit image : objectif zéro pesticide