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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 12:51

http://www.notre-planete.info/actualites/images/agriculture/pesticides_helicoptere.jpg

Epandage de pesticides par hélicoptère © Générations Futures

 

 

Générations Futures a fait une analyse toxicologique des pesticides mentionnés dans la lettre 'à diffusion limitée' (et confidentielle) émanant de la DGAL[1] (Ministère de l'agriculture) listant les pesticides autorisés ou en cours d'évaluation spécifiques pour les traitements aériens. Les résultats sont édifiants !


Rappel des faits. Le 23 mars Le Monde, dans un article titré « La France assouplit l'interdiction de pulvériser des pesticides par voie aérienne » faisait état d'une « circulaire » (une lettre à diffusion limitée) datée du 5 mars listant 7 pesticides autorisés pour les traitements aériens et 16 autres en cours d'évaluation. Alors que la mission sénatoriale sur « pesticides et santé » tenait hier des auditions sur ce sujet, Générations Futures s'est procuré cette lettre à diffusion limitée et rend public ce jour son analyse de la dangerosité des substances actives de ces pesticides autorisés ou en cours d'évaluation.

Résultats ?
  • Sur les 7 produits autorisés toutes les substances actives contenues dans les produits présentent un risque pour la faune et la flore (phrase de risque R50/53), 3 sont classées comme cancérigènes possibles par l'Agence de protection de l'environnement des USA (US EPA) (le Fenpropidine, le Difénoconazole et le Propiconazole), une autre classée toxique du développement aux USA (Propiconazole).
  • Autre inquiétude concernant les 16 produits en cours d'évaluation - certains de ces produits contiennent des molécules reconnues comme perturbateurs endocriniens (classées comme tel selon l'UE). Il s'agit de la fameuse Deltamethrine (très utilisée dans les produits pour lutter contre la chrysomèle du maïs), du Mancozèbe (un fongicide très courant en vigne) ou encore du Métirame.
  • D'autres molécules sont considérées comme cancérigènes probables (Iprovalicarbe, Mancozèbe et Métirame) ou possibles (le Penoxsulame, le Folpel et Tébuconazole) ou encore toxiques du développement (Tébuconazole et de nouveau le Métirame) en Europe ou aux USA.
  • Comme pour les substances autorisées, nombre de ces molécules (10 sur 15 substances) présentent un risque avéré pour l'environnement (R51/53 ou 50/53 ou 50).

« Au vu de ces analyses, nous demandons expressément au Ministre de l'Agriculture d'interdire l'usage de pesticides en traitement aérien pouvant présenter un risque pour l'environnement ou pour la santé. Il faut en particulier ne pas autoriser toutes les substances suspectées d'être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens, d'après les classifications européennes et américaines. Plus généralement il faut réviser l'arrêté du 31 mai portant sur ce mode d'épandage des pesticides afin de réduire le recours aux dérogations ». déclare François Veillerette Porte parole de Générations Futures
« En effet, Alors que la Directive européenne 2009/128 CE sur les pesticides stipule très clairement l'interdiction des pulvérisations aériennes dans son paragraphe 1 de l'article 9, l'arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d'épandage des pesticides par voie aérienne ne l'interdit pas expressément et octroie un grand nombre de dérogations d'usage (maïs, vigne, banane notamment) qui fait de ce mode de pulvérisation une technique usuelle d'épandage alors même que ce type de technique n'incite pas aux changements des pratiques et expose les populations à des pesticides dangereux (dérive importante)[2]. » conclut-il.

Notes
  1. Direction Générale de l'Alimentation
  2. Cf. cahier de doléances et de propositions sur les pesticides

Trouvé sur : http://spread-the-truth777.blogspot.fr/2012/04/pesticides-cancerigenes-et.html


 

 

"Les perturbateurs endocriniens affectent le futur de la population"

 

http://s2.lemde.fr/image/2005/07/02/540x270/668654_3_b1f7_l-equipe-de-shanna-swann-a-demontre-l-impact_671557887912f656f65f9ff9a3ec61c8.jpg

 

Professeure au département de médecine préventive de la faculté de médecine Mount Sinai à New York, Shanna Swan fait autorité en matière de perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques qui altèrent le fonctionnement hormonal. Elle a notamment été la première à utiliser la mesure de la distance ano-génitale comme marqueur de la sécrétion d'androgènes. Elle était invitée au colloque organisé à Paris, mardi 10 avril, par le Réseau environnement santé et par WECF-France ("Femmes en Europe pour un futur commun").

 

Aujourd'hui, le public a-t-il pris conscience du danger des perturbateurs endocriniens ?


Il y a vingt ans, seuls les spécialistes le prenaient en compte. Par la suite, il a émergé comme un problème de santé publique sans que nous sachions véritablement à quel point les perturbateurs sont une menace pour la population. Nous ne disposions pas encore d'une technique mesurant leur présence dans les tissus humains.

 

Quel a été le pas décisif ?


Un changement brutal s'est produit vers 2000, lorsqu'il est devenu possible d'effectuer des mesures chez un grand nombre de personnes. C'est là qu'a été révélée l'ampleur de la présence des perturbateurs endocriniens chez les individus. Ce sont des "produits chimiques furtifs", comme on le dit d'un avion : personne ne se rend compte de leur présence, mais ils font des dégâts.

Nous ne pouvions pas réaliser d'études précises simplement en interrogeant des patients. Grâce aux mesures, nous avons démontré que les perturbateurs ont un impact cumulatif : pris isolément rien n'est mis en évidence, mais ensemble ils produisent des effets nocifs. C'est ce que le professeur Andreas Kortenkamp (Brunel University, à Londres) a résumé dans un article marquant: "Something from nothing" ["Quelque chose à partir de rien"].
En dehors de cet impact cumulatif, il est apparu que les perturbations hormonales étaient durables... Nous avons constaté que l'on retrouvait ces perturbateurs endocriniens dans la descendance, sur plusieurs générations. Ils affectent le futur de la population.

 

Comment avez-vous été amenée à travailler sur cette question ?


Au sein de l'Académie nationale des sciences, aux Etats-Unis, j'ai été chargée, en 1994, d'analyser l'étude de l'équipe de Niels Skakkebaek montrant un déclin du nombre de spermatozoïdes chez les hommes au Danemark. Je l'ai confrontée à toute la littérature scientifique disponible sur le sujet pendant six mois. Les résultats concordaient. J'ai tout recommencé en 2000, la courbe avait la même allure. Le déclin significatif de la production de spermatozoïdes est bien une réalité en Europe. Il est trop rapide pour résulter d'une cause génétique.

 

Quelles réactions ont suscité vos travaux ?


Nous avons rencontré des résistances tant chez les médecins que de la part des industriels. J'ai été violemment attaquée ainsi que d'autres collègues, comme Ana Soto (Université Tufts, à Boston). On nous appelait les "pleurnichards des perturbateurs endocriniens".

 

Qu'est-ce qui vous a fait vous intéresser aux phtalates ?


Vers 2000, dans un avion qui m'emmenait au Japon, je voyageais à côté d'un collègue américain, John Brock, chimiste aux Centres de contrôle des maladies. Il m'a dit : "Tu devrais t'intéresser aux phtalates", dont nous savions qu'ils sont des antiandrogènes. J'avais à ma disposition des prélèvements d'urine anciens réalisés chez des femmes au cours de leur grossesse et je pouvais savoir si leurs enfants présentaient des anomalies. Nous avons pu ainsi démontrer l'impact des phtalates avec une féminisation des garçons exposés in utero. C'est pour cela qu'ils font partie, avec le bisphénol A, des perturbateurs endocriniens les plus préoccupants.

 

Estimez-vous que les connaissances scientifiques sur les perturbateurs endocriniens ont progressé ces dernières années ?


Il y a eu beaucoup d'avancées, notamment sur les mécanismes par lesquels le fonctionnement hormonal est altéré. Nous avons aussi modifié notre approche. Nous avons appliqué des concepts, inconnus jusque-là en toxicologie. C'est contre-intuitif mais un composé qui n'a pas d'effet nocif à forte dose... peut en avoir à faible dose.
C'est ce qui se produit avec des perturbateurs endocriniens. Nous prenons également en compte l'"effet cocktail" : cumulées, des substances n'ayant pas d'effet séparément vont produire une action. Il nous manque encore des marqueurs d'une exposition précoce aux phtalates - in utero ou dans l'enfance - décelables des dizaines d'années après.

 

Propos recueillis par Paul Benkimoun

 

SOURCE : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/04/11/les-perturbateurs-endocriniens-menacent-la-population_1683620_1650684.html

 


 

Aller plus loin : La qualité de l’eau distribuée serait plus inquiétante qu’on ne le dit !

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Citation

« Il fut débattu puis décidé que la peur devrait être propagée et entretenue au niveau mondial afin que l’attention reste cristallisée sur le négatif tout en empêchant l’expression positive de l’authenticité.

 

Tandis que les gens deviendraient de plus en plus craintifs et manipulables, leur capacité à penser librement et à exprimer leur authenticité décroîtrait.

 

Le contrôle de l’esprit interdisant clairement toute expression de l’authenticité, l’évolution de l’esprit humain diminuerait ainsi en même temps que la liberté de penser, lors que celle-ci fait l’objet d’un continuel bombardement alliant terreur et négativité. »

 

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