Les arbres de vie gravés, peints, brodés, imprimés ou sculptés existent depuis le début de l'Histoire.
Ils semblent symboliser la force de la vie et ses origines, l'importance des racines et le développement de la Vie. Ils sont parfois associés à des personnages et/ou à des animaux (oiseaux, mammifères). L'arbre de la connaissance et le chandelier à 7 branches pourraient en être des variantes selon certaines interprétations.
Dans la Bible
"Le vitrail La paix ou l'Arbre de vie de la chapelle des Cordeliers de Sarrebourg : Chagall y interprète l'aventure humaine à la lumière de la Bible. Prix "beaux livres" des libraires religieux."
Un arbre de la sorte est mentionné au début de la Genèse (Ge 3:24). Il donne l'immortalité. Il est à ne pas confondre avec l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Cet arbre est aussi mentionné plusieurs fois dans l'Apocalypse (Ap. 2,7 ; Ap. 22,14 ; Ap. 22,19).
Les chrétiens ont souvent assimilé la croix du Christ avec l'arbre de vie car, comme lui, elle donne vie à l'humanité. L'arbre de vie est parfois rattaché à la Menorah du temple de Jérusalem.
Dans le livre d'Ezéchiel (31, 1-11), la parabole du grand cèdre est éloquente: "La onzième année, le troisième mois, le premier du mois, il y eut une parole du Seigneur pour moi (Ezéchiel) : "Fils d'homme, dis à Pharaon, roi d'Egypte, et à sa multitude: A qui ressembles-tu, toi qui es si grand ? A un cyprès, à un cèdre du Liban qui aurait de belles branches formant une forêt ombreuse et d'une taille si élevée que son sommet serait entre les nuages ? (…) Ainsi donc sa taille était plus élevée que celle de tous les arbres des champs (…) Tous les oiseaux du ciel nichaient dans ses rameaux, toutes les bêtes sauvages mettaient bas sous ses branches, toute la multitude des peuples habitait sous son ombre. (…)
Les cèdres du "jardin de Dieu" ne l'égalaient pas, les cyprès n'étaient pas comparables à ses rameaux, ni les platanes à ses branches; aucun arbre, dans le "jardin de Dieu" ne lui était comparable en beauté. Je l'avais fait beau par l'abondance de sa ramure. Tous arbres du "jardin de Dieu" le jalousaient. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Dieu: Parce que tu as élevé ta taille, parce qu'il a élevé son sommet entre les nuages, qu'il s'est élevé avec orgueil, je le livre aux mains du chef des nations qui le traitera selon sa méchanceté. Je l'ai chassé."
Le "Royaume de Dieu" - la création - , né d'une très humble semence, deviendra lui-même, aux temps voulus, un "grand arbre" où viendront nicher tous les oiseaux de la terre. Telle est la parabole du grain de moutarde en Matthieu 13, 31: "Le Royaume des cieux est comparable à un grain de moutarde qu'un homme prend et sème dans les champs. C'est bien la plus petite de toutes les semences. Mais, quand elle a poussé, elle est la plus grande des plantes potagères: elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches."
A travers la puissance évoquée par la vigueur de ces arbres de vie, c'est toute la grandeur de la création qui est magnifiée ! Mais une vie qui doit admettre ses limites.
Dans la Kabbale
L’Arbre de Vie dans la Kabbale, représente symboliquement les Lois de l'Univers. Il peut aussi être vu comme le symbole de la Création tant du Macrocosme (L'Univers) que du Microcosme (L'Être Humain).
L’arbre de Vie
L’arbre de Vie est l’un des symboles les plus familiers de la Géométrie Sacrée. La structure de l’Arbre de Vie est connectée aux enseignements sacrés de la Kabbale Juive mais elle peut être retrouvée dans d’autres traditions comme celles des anciens Égyptiens.
L’Abre de Vie est expliqué dans le Sefer Yetzira (« Le livre de la Création »). Le livre explique la création comme processus impliquant les 10 nombres divins (Sephiroths) de Dieu le Créateur et les 22 lettres de l’alphabet Hébreu. Les 10 séphiroths ensemble avec les 22 lettres constituent les « 32 chemins de la sagesse secrète ».
L’arbre de Vie est utilisé en tant que signe d’unité et d’amour.
Le pendentif de l’arbre de vie forme la clé de la création originale de Dieu. Le pendentif rentre exactement dans la graine et la fleur de vie.
Arbre des Séphiroth
En hébreu, sepher signifie « livre qui contient la Tradition ».
Quant à séphirah, c'est un récipient, une coupe par exemple, ou un vase. Au pluriel, séphirah s'écrit séphiroth.
Ainsi, les 10 séphiroth qui composent l'Arbre de Vie, selon la kabbale, contiennent chacune une énergie divine.
L’étude de l’Arbre de Vie ou Arbre de Naissance, offre une meilleure compréhension des relations entre le corps, le niveau émotionnel de l’âme, le mental, l’intellect et le spirituel, pour harmoniser les vibrations de ces différents niveaux de l’Etre.
Dans le livre de Mormon
Tree of Life Lehi from Book of Mormon
Dans le Livre de Mormon, Lehi le prophète, raconte une vision dans laquelle il a vu un arbre ” dont le fruit était désirable pour rendre heureux ” (1 Ne. 8:10). Lehi a pris le fruit et l’a décrit comme emplissant son âme de joie. Un chemin direct et étroit menait vers cet arbre, mais des obstacles rendaient le trajet difficile. Une baguette en métal menait vers l’arbre et servait de guide à tout ceux qui tenaient bon et souhaitaient le suivre.
Après que Lehi ait raconté cette vision à ses fils, Nephi, un de ses plus jeunes fils désirait comprendre la vision. Alors il a prié. Nephi a reçu la même vision, en plus d’éléments qui lui expliquaient la signification de la vision. Nephi apprit que l’arbre de la vie représentait l’amour de Dieu, et que le fruit représentait l’évangile de Jésus Christ. La baguette en métal était la parole de Dieu.
Pour les membres de l’Eglise Mormone, la baguette en métal est devenue un symbole bien connu qui représente le fait de suivre les commandements de Dieu. Ce symbole et l’arbre de la vie sont deux motifs importants dans l’art mormon.
Dans la culture Celtique
L'astrologie "celtique" ou "druidique", tradition vieille de 7000 ans, est relativement méconnue de notre civilisation.
Seuls, quelques initiés sont encore au courant des traditions de cette science transmise par nos lointains ancêtres.
Le principe du "connais toi toi-même" est une vivante représentation de cette astrologie qui a passionné et passionne encore de nombreux adeptes à la recherche de leurs racines et de leur identité.
Le principe de cette approche humaniste est basée sur l'observation de la nature et de quelques Arbres en particulier. Il est troublant de constater que nous sommes sous l'influence d'un végétal, pour lequel nous trouverons de nombreuses analogies et de nombreux critères de comparaison.
Chaque arbre a ses particularités et ses caractéristiques ; il en est de même pour nous.Ici, le rythme des saisons est omniprésent et le calendrier celtique propose en fait 13 mois tous placés sous l'égide d'un Arbre (ou arbuste).
Comme les Mésopotamiens, les Egyptiens ou les Chinois, les Celtes eux aussi avaient leur regard fixé vers le ciel et les étoiles. Mais en Europe, contrairement aux régions du Proche-Orient et d' Afrique du Nord où fleurirent les civilisations de Summer et d'Akkad, de Babylone et d'Egypte, la nature était généreuse. Les déserts étaient rares, mais partout il y avait des forêts denses et mystérieuses qui étaient comme des frontières naturelles entre les tribus plus ou moins rivales. Il est donc logique que les peuples Celtes aient choisi de faire figurer des arbres dans leur zodiaque, plutôt que des étoiles, et placèrent ainsi leur destinée sous le signe d'un arbre en particulier auquel ils attribuèrent des caractéristiques originales et propres à l'individu dont la naissance coïncidait avec la période de l'année consacrée à cet arbre.
Dans la culture Navajo
L'arbre de vie (tree of life) est représenté par l'une des quatre plantes sacrées navajo : le maïs.
Cest l'arbre de la généalogie d'une famille.
Chaque branche du maïs représente les générations de la famille.
Chaque membre de la famille est représenté par un oiseau.
Le maïs est dans un panier ou corbeille : l"art de la vannerie est un art majeur pour le peuple Navajo que l'un des êtres sacrés leur a transmis.
L"arbre de vie est surtout représenté sous forme de tapisserie ou tapis de laine.
L'art de la tapisserie est encore un art majeur pour le peuple Navajo que l'un des êtres sacrés leur a transmis.
Dans la culture sumérienne
Selon les Sumériens, il y avait un bosquet sacré dans la ville d'Eridu qui était consacré au dieu Enki (Ea en akkadien), dieu de la sagesse et de l'Apsu (domaine des eaux souterraines). Là étaient plantés deux arbres sacrés : L'arbre blanc MESH / MESU (sorbier ?) et l'arbre noir GIZKIN / KISKANU (palmier dattier ?).
Voila ce qu'en disent les textes :
"Père Enki, engendré par un taureau, engendré par un taureau sauvage ...
... roi, qui est devenu l'arbre MESU dans l'Apsu...
il a soulevé toutes les terres, grand Ushumgallu,
il a planté, dans Eridu un bosquet d'arbres fruitiers qui s'étend sur la terre.
Son ombre s'étend sur le ciel et la terre ..."
"A Eridu il y a un arbre noir KISKANU placé dans le lieu saint.
Il est comme du lapis-lazuli, construit sur l'Apsu.
Enki, quand il marche, remplit Eridu d'abondance.
Dans le lieu de repos se trouve la chambre des Nammus.
Dans son saint temple, il y a un bosquet ombragé,
dans lequel aucun homme ne peut entrer."
"Le lieu saint, a été ...
.... parfait en lapis lazuli, l'intérieur est magnifiquement formé
comme un blanc arbres MESU portant ses fruits."
On prétendait que les racines de ces deux arbres descendaient jusque dans l'APSU et que leurs branches atteignaient le ciel.
Ainsi, dans un texte Babylonien, le dieu Marduk disait :
"L'arbre MESU a ses racines dans la vaste mer, dans la profondeur d'Arallu (pays des morts), et atteint son sommet en haut du ciel."
Du MESU le "Poème d'Erra" disait aussi qu'il était "la chair des dieux", "l'ornement du roi de l'univers", "l'arbre saint".
Comme les textes disent que le KISKANU était une sorte d' "Arbre de vie", il est donc possible que le MESU ait été un "Arbre de la connaissance". Le dieu Enki / Ea, en effet, régnait tout aussi bien sur les eaux de vie que sur la connaissance. Mais il est possible également qu'il ait servi d'axe à l'univers et de de pilier pour soutenir le ciel (puisqu'il s'étendait du plus profond de la terre jusqu'au plus haut sommet du ciel).
L'Arbre de Vie était représenté de manières trés diverses chez les peuples de Mésopotamie.
>Exemples d'Arbres de Vie (1) >Exemples d'Arbres de Vie (2) >Exemples d'Arbres de Vie (3)
Il était souvent représenté encadré par deux animaux.
>Exemples en Mésopotamie. >Exemples en Syrie et Phénicie.
L'Arbre de vie est également souvent représenté entouré par des ABGALs / APKALLUs. Ce sont des êtres envoyés par le dieu Ea / Enki pour civiliser les humains. Ils sont de trois sortes :
- Les Poissons-Apkallus (Hommes habillés en poissons SUHURs / PURÂDUs). >Voir.
- Les Umu-Apkallus (Apkallus lumineux, hommes portant des ailes). >Voir.
- Les Oiseaux-Apkallus (Hommes à tête d'oiseau). >Voir.
Dans les cultures Maya et Aztèque
Les Mayas connaissent eux aussi l'Arbre du monde, mais chez eux il devient un Arbre Cosmique.
Il occupe le centre de l'univers et sert de colonne pour soutenir le ciel. Comme en Chine, les quatre angles de la Terre sont occupés par quatre autres arbres qui soutiennent eux aussi le ciel.
L'arbre central s'appelle YAXCHE et il est identifié à un kapokier / Fromager (arbre Ceiba). Ses racines poussent en Enfer et ses branches atteignent le Ciel. On dit aussi que sa base est sur la "Bête de la Terre" et qu'à son sommet est l'oiseau orgueilleux ITZAM-YEH ("Oiseau-serpent" / "Sept-Ara") représentant la constellation de la Grande Ourse.
Cet arbre est également identifié à la Voie lactée et sert de pont pour les âmes qui vont au paradis ou en Enfer (le même mythe est connu chez les Indiens d'Amérique du nord).
Mais cet arbre est le plus souvent représenté sous la forme d'une croix : Une branche représentant le tracé de la Voie lactée et l'autre représentant l'écliptique (appelée le "Serpent blanc désossé"). Au croisement des deux branches se trouve la "Tête du monstre KAWAK / WITZ", ou la "Tête du Serpent blanc désossé", ou la "Bouche du crocodile", ou l'"Entrée de XIBALBA" (Monde souterrain). Ce lieu correspond, étrangement, au centre de la Voie Lactée, la où on pense se trouver un trou noir géant.
L'Arbre Wak-wak :
L'Arbre de Vie ne sert pas qu'à nourrir, guérir et prolonger la vie. Il ne sert pas non plus uniquement de fondation à l'existance du Monde. Dans une autre de ses versions, il devient un arbre qui crée la vie, une vie parallèle à la vie normale : l'Arbre Wak-wak (ou Waq-waq).
La plus ancienne référence à ce mythe provient du livre chinois TUNG-TIEN. Son auteur, DU-YU, était un Chinois qui fut fait prisonnier par les Arabes à la bataille du Talas, en Asie centrale, en 751. Et il entendit parler d'une étrange histoire en Iran ou en Mésopotamie :
On disait que des marins arabes, au bout d'un voyage de huit ans, arrivèrent sur une île rocheuse carrée où ils trouvèrent un arbre aux branches rouges et aux feuilles vertes. Sur cet arbre poussaient des enfants longs de six à sept pouces. Lorsqu'lls voyaient des hommes ils ne leurs parlaient pas. mais ils pouvaient tous rire ou s'agiter. Mains, pieds et têtes adhêraient aux branches de l'arbre. Lorsque les hommes essayaient de les détacher, les enfants à peine dans leurs mains se desséchaient et devenaient noirs, comme pourris.
Al-Gahlz au IX ème siècle, dans son livre "Kitab al-Haiyawan", explique que cet arbre s'appelle "WOKWOK" et qu'il porte des fruits étranges formant des animaux ou des femmes minuscules, de différentes couleurs, suspendus aux branches par les cheveux, et qui n'arrêtent pas de crier "wok-wok !". Et si on les cueille, ils meurent immédiatement.
Au Xème siècle, un traité sur l'ïnde parle aussi de cet arbre :
"Il y a de grands arbres aux feuilles, arrondies ou ovales, qui font des fruits semblables à des melons, mais plus grands et d'un aspect humain. Quand le vent les agite, il en sort une voix et l'intérieur se gonfle d'air comme les fruits de l'asclépiade. S'lls se détachent de l'arbre, l'air s'en échappe immédiatement et ils deviennent plats et flasques comme un morceau de peau.".
Dans le grand roman persan "Shâh Nâmeh", écrit par Firdouzi (940-1020), l'Arbre WAK-WAK est ensuite associé à la quète du savoir par Iskandar (Alexandre le grand). Ce dernier rencontre des arbres parlant, sur l'île des femmes, et ils lui prophétisent sa mort prochaine.
Iskandar, Alexander the Great at the talking tree
A la fin du XI ème siècle, un livre écrit à Cordoue raconte ceci :
"Dans la partie de la Chine qui est dans la mer. il y a de nombreuses îles ; parmi elles, celles qui sont célèbres et connues sont au nombre de huit. La plus grande et la plus importante est l'îIe de Wakwak. Elle est appelée ainsi parce qu'íl s'y trouve des arbres élevés dont les nombreuses feuilles sont semblables à celles du figuier. Cet arbre porte des fruits au mois de mars, et ce sont des fruits semblables aux fruits du palmier. Ces fruits se terminent par des pieds de jeunes filles qui en sortent. Le deuxième jour du mois. elles sortent leurs deux jarnbes; le troisième jour, les deux genoux et les deux cuisses. Et cela continue ainsi el il en sort chaque jour quelque chose jusqu'à ce qu'elles aient achevé leur sortie le dernier jour du mois d'avril. Au mois de mai sort leur tête et leur forme extérieure est complète. Elles sont suspendues par les cheveux. leur forme et leur stature sont les plus belles qui soient et les plus admirables. l.orsqu'on est au début du mois de juin, elles commencent å. tomber de ces arbres jusqu'au milieu du mois, et il n'en reste plus une seule qui ne soit tombée. Au moment de tomber sur le sol, elles poussent deux cris : 'Wakwak !'. On dit aussi qu'elIes en poussent trois. Lorsqu'elles sont tombées par terre, on trouve une chair sans os. Elles sont plus belles que tout ce qu'on peut désirer, sauf qu'elles sont mortes et qu'clles n'ont pas d'ãme. On les ensevelit dans la terre; si on ne les ensevelissait pas et qu'elles restent ainsi. personne ne pourrait en approcher même de loin à cause de l'intensité de leur puanteur. Cela est une merveille du pays de Chine. Cette île est à la limite du monde habité de cette mer.".
Le livre des curiosités de la science et de l'émerveillement des yeux (époque médiévale)
Dans le livre "Kltab nl-Gohgraya" (Xll ème siècle). on dit que cet arbre pousse dans l'île Wak-Wak située dans la mer de Chine et que ses feuilles sont semblables à celles du figuler. Des fruits. analogues à ceux du palmier paraissent en mars: En avril, des petites filles minuscules commencent à apparaître. Elles poussent à partir des pieds et finissent par sortir complètement fin avril et restent suspendues par les cheveux aux branches. Vers le mois de juin, alors qu'elles sont maintenant mûres, elles commencent å tomber en criant le fatidique "Wok-wok !".
Ibn Tufall (Xll ème siècle) raconte également ceci :
"Il y en a une (une île indienne), sous la ligne de l'équinoxe, où I'on croit que les hommes naissent sans avoir nl père, nl mère et où l'on trouve un arbre dont les fruits sont des hommes."
En Occident. Alexandre de Bernay s'inspire du livre "Shâh Nâmeh" pour écrire son Roman d'Alexandre à la fln du XII ème siecle. Dans le chapitre de "la forêt aux pucelles", il décrit la rencontre entre Alexandre le grand et des jeunes filles-fleurs qul ne vivent que durant la belle saison. Elles sont confinée à l'ntérieur de la forêt où elles naissent et elles trouvent une mort inexorable si elles en quittent l'ornbre.
Al-Qazwinl, au XIII ème siècle, parle également de l'arch|pel des lles Wak-wak :
"Elles sont appelées ainsi parce qu'iI y a là un arbre dont les fruits ressemblent à des femmes pendues par les cheveux; et lorsque le fruit est mûr on entend le son 'wok-wok !' "
Dans un livre turc daté de 1580 il est expliqué ceci :
"Les etres humains n'habitent pas sur l'ile de Vaqvaq. Parfois, contraints par la violence du vent, certains navires y parviennent. Les premières personnes du bord qui débarquent pénètrent alors dans l'ile susdite. Dans celle-ci, il y a une sorte de grand arbre qui a toujours pour fruits de très belles odalisques fixées à ses fleurs et à ses branches, odalisques qui laissent dans l'émerveillemenl ceux qui voient la beauté de leurs formes et l'élégance de leurs corps. Chacune d'elles a assurément des seins et un sexe, comme les autres femmes. Comme des fruits, elles sont suspendues par leur chevelure aux branches de l'arbre. Il arrive que, toutes ensemble, elles poussent le cri 'Vaq-vaq !'. Pour cette raison. l'lIe susdite est appelée 'Vaq-vaq'. Chaque fois que l'une de ces odalisques est cueillie de son point d'origine. elle ne survit que près de deux joumées. puis elle périt et sa forme se gãte. On raconte que, parfois, certaines personnes les connaissent et y trouvent bonnes odeurs et grands plaisirs. Dans certains livres, c'est de cette manière qu'est représenté et tracé l'arbre sus-dit.".
Dans ses "Lettres sur la mythologie", Thomas Blackwell (1701-1757) écrit ceci :
“Nous avons appris de nos pieux ancêtres, dit: l'lmam, que parmi les îles de l'Inde, il y en a une, située directement sous la.ligne, où il naît des .hommes sans pères ni mères. ll y croît un arbre qui porte des femmes au lieu de fruits; ce sont elles qu'Al-masudi appelle les 'Demoiselles de Wakwak'. Cette île est de toutes les régions de la Terre celle qui jouit de l'air le plus doux et le plus tempéré."
En Thaïlande, cet arbre mystique est connu aussi mais on le situe au Paradis. Et les femmes qui y poussent portent le nom de NARZPHONs, ce qui vient du sanscrit NARRPHALAs signifiant "Femmes-fruits".
On peut se demander si cette île WAK-WAK ("Djazirat al-Wakwak") existait vraiment ou si elle était totalement légendaire. Les Arabes, en essayant de rationaliser le mythe, les remplaceront parfois par l'"île des femmes", en abandonnant toute référence à l'arbre merveilleux.
Selon Al-Mas'udi (vers 871-956 ou 893-956), qui est le seul géographe arabe à s’être rendu à Zanzibar, l'ile Wak-wak se trouverait au large de Sofala (ville située en Afrique de l'est). Ibn Khaldun et Ibn al-Wardi pensaient de même. Quand à Ya'kubi, il la placait dans le mer de Larwi, située entre l'inde et l'Afrique. Cependant, en 909, Ibn al-Fakih parlait de l'existance de deux îles Wak-wak : "Wakwak al-Sin", située au large de la Chine, et "Wakwak al-Yaman", située au large du Yémen.
On pense que l'île WAK-WAK n'est autre que Madagascar et que la légende vient des Malais. Madagascar a en effet été colonisée jadis par des Malais venus de Sumatra, cela a été démontré en comparant la langue malgache avec les langues de Malaisie et d'Indonésie. Madagascar serait donc l'île "Wakwak al-Yaman" et Sumatra serait alors l'île "Wakwak al-Sin".
En 945, l'Arabe Ibn Lakis a dailleurs décrit la venue de Wak-waks, avec une flotte de1000 bateaux, sur la cote orientale de l'Afrique afin de commercer avec les Arabes.
Chez les Malais, le mot WAKWAK peut se rapporter aux gibbons qui vivent dans les arbres. Certains pensent que ce nom aurait pu être donné par les Malais aux femmes Bochimanes stéatopyges qu'ils ont rencontré dans le sud-est de l'Afrique. Pour les Malais des Philippines, cependant, le mot WAKWAK sert plutôt à désigner une sorte de vampire volant.
Il est plus intéressant de se rapporter à la langue des Malais installés à Madagascar : Chez eux le mot WAKWAK pourrait bien dériver de VAHWAK qui signifie "peuple" ou "tribu". Et chez les Malais de Sumatra on trouvait également une tribu portant le nom de PAKPAKs.
Le fruit de l'Arbre WAKWAK pourrait être, selon certains, la noix de coco. En effet, avec ces trois trous celle-ci peut ressembler un peu à un visage. Et d'ailleurs, son nom de "coco" signifiait "face grimacante" en portugais. Cependant il existe aussi un arbre appelé VAKWA (Pandanus) à Madagascar ... mais il serait vain de chercher dans ses fruits une forme ressemblant à un corps de femme. Cependant on notera que chez les Malais des Philippines, on trouve plusieurs légendes parlant de femmes nées à partir d'un fruit.
Lopez de Gomara Francisco, Histoire de l'Inde
Etrangement, dans son livre L'"Histoire véritable", I 'écrivain grec Lucien de Samosate (120-200) avait déja raconté une histoire qui semble être le prototype du mythe des femmes de l'Arbre WAK-WAK :
"... Après avoir traversé Ie fleuve à un endroit guéable, nous trouvons une espèce de vignes tout à fait merveilleuses : le tronc, dans sa partie voisine de la terre, était épais et élancé; de sa partie supérieure sortaient des femmes, dont le corps, à partir de la ceinture, était cl'une beauté parfaite. telles que l'on nous représente Daphné, changée en laurier, au moment où Apollon va l'atteindre. A l'extrémité de leurs doigts poussaient des branches chargées de grappes ; leurs têtes, au lieu de cheveux, étaient couvertes de boucles, qui formaient les pampres et les raisins. Nous nous approchons ; elles nous saluent, nous tendent la main, nous adressent la parole, les unes en langue lydienne, les autres en indien, presque toutes en grec, et nous donnent des baisers sur la bouche ; mais ceux qui les reçoivent deviennent aussitôt ivres et insensés. Cependant elles ne nous permirent pas de cueillir de leurs fruits, et, si quelqu'un en arrachait, elles jetaient des cris de douleur. Quelques-unes nous invitaient à une étreinte amoureuse ; mais deux de nos compagnons s'étaiet laissé prendre par elles ne purent s'en débarrasser; ils demeurèrent pris par les parties sexuelles, dans ces femmes, et poussant avec elles des racines: en un instant, leurs doigts se changèrent en rameaux, en vrilles, et l'on eût dit qu'ils allaient aussi produire des raisins. Nous les abandonnons, nous fuyons vers notre vaisseau, et nous racontons à ceux que nous y avions laissés la métamorphose de nos compagnons, désormais incorporés à des vignes...."
On notera que dans le Coran se trouve mentionné un autre arbre mythique dont les fruits ne ressemblent pas à des femmes mais à des têtes de diables, l'Arbre de Zaqqoum qui pousse en Enfer :
"Certes l’arbre de Zakkoum sera la nourriture du grand pécheur. Comme du métal en fusion ; il bouillonnera dans les ventres comme le bouillonnement de l’eau surchauffée." (Sourate 44, 43-46)
"... Vous, les égarés, qui traitiez celà de mensonge, vous mangerez certainement de l'arbre de Zaqqoum. Vous vous en remplirez le ventre." (Sourate 56, 51-53)
L’arbre des chevaliers de la Table Ronde
Ce remarquable exemple de l’utilisation de l’arbre comme symbole est conservé au château de Pierrefonds, dans le nord de la France. Les huit branches latérales conventionnelles portent des fleurs en fin de branches, de chacunes d’elles se dresse le corps d’un chevalier portant dans sa main un ruban portant son nom. La tige centrale est surmontée d’une plus grande fleur, qui émerge du corps du Roi Arthur lui-même. L’arbre est un des motifs préférés dans l’héraldique. Le seul tronc avec sa multitude de branches de l’arbre a été fréquemment utilisé pour symboliser la lignée royale, puis familiale… l’arbre généalogique.
En agrandissant l’image on peut lire quelques noms de chevaliers dont : Galahad, Lancelot du Lac, Perceval le Gallois, Gauvain, Lamorak le Gallois, Tristan.
Aller plus loin :
L'ancien secret de la Fleur de Vie (Article + Video + PDF's)
Petit tour des écrits religieux passés et présents (HTML + PDF) [VF]
Sources :