Cela fait plus de vingt-cinq ans que la déforestation est en marche à Bornéo. Un phénomène qui prive notamment la tribu nomade des Penan de nourriture et d’habitat : l’eau des rivières est devenue boueuse, les poissons ont disparu, le produit de la chasse est de plus en plus maigre... Les Penan sont forcés de se sédentariser et perdent leurs aptitudes à survivre dans leur propre environnement. L’industrie du bois, les abattages illégaux, les plantations de palmiers à huile (plus de 10 millions d’hectares) sont les causes de cette catastrophe écologique. Tébaran, en refusant d’abandonner ses traditions ancestrales et sa vie de nomade, est le dernier à lutter contre ce désastre.
"Actuellement, les scientifiques estiment qu'entre un tiers et la moitié des surfaces terrestres du globe ont été transformées par les activités humaines."
La déforestation est la régression voir même la disparition des espaces forestiers. Même si nous ne le voyons pas forcément, même si nous n'en ressentons pas directement les conséquences, le phénomène de déforestation est puissant à l'échelle planétaire.
Urbanisation et déforestation font la paire. L'homme construit et consomme toujours plus. L'extension des terres agricoles et des terrains exploitables se fait au détriment des espaces naturels et donc de la forêt. On entend par terrains exploitables non seulement les parcelles réservées à l'agriculture et les plantations (soja, canne à sucre, cacao, banane, tabac, coca, poivre...) mais aussi celles qui sont utilisées dans le cadre de l'exploitation minière (métaux et minéraux comme l'or, les diamants, le fer, l'uranium...) La principale cause de déboisement dans le monde reste l'exploitation forestière. Le problème est que les arbres sont détruits à une vitesse nettement supérieure à la durée nécessaire de régénération de la forêt. On ne laisse pas de répit à la nature, on ne lui laisse pas de temps et c'est à cause de cette précipitation, de cette gestion non durable des ressources naturelles qu'aujourd'hui nous devons tirer la sonnette d'alarme. Sommes-nous devenus trop efficaces? L'Homme abat même les arbres dont il n'a pas besoin...Une politique facile pour l'Homme, mais néfaste pour la planète.
Selon la FAO, environ 13 millions d’hectares de forêts disparaissent annuellement sur Terre. C’est l’équivalent de la surface de l’Angleterre, soit 1 terrain de football toutes les quinze secondes. C’est l’équivalent en surface de 86% de la forêt française qui disparaît ainsi chaque année. Sur la base des chiffres officiels envoyés par chaque état, le rapport FRA 2005 de la FAO conclut que suite à la déforestation ou à des coupes sélectives, les plantations artificielles d’arbres ont encore augmenté, couvrant en 2005 près de 5% des superficies boisées du monde. Les forêts primaires ou faiblement anthropiennes ne constituent plus en 2005 que 36% de la superficie forestière mondiale, continuant à disparaître ou être modifié à raison de 7,3 millions d’hectares par an.
Sur l'homme
La destruction des forêts facilite la transmission des maladies infectieuses pour l’homme. En effet, beaucoup de maladies apparaissent ou réapparaissent suite aux modifications des terres. La malaria (ou paludisme) qui se transmet par certains moustiques s’est étendue car sans forêt, on trouve beaucoup plus de petites étendues d’eau stagnante où les moustiques se reproduisent. La situation est préoccupante en Amazonie, notamment au Pérou, car les moustiques vecteurs du parasite apprécient les zones déforestées qui s’étendent de plus en plus. Les zones tempérées ne sont pas à l’abri car presque n'importe quelle maladie peut être incubée assez longtemps pour permettre son entrée dans les pays développés. D'après le Centre de Contrôle des Maladies (CCM) les maladies infectieuses sont la première cause de morts à travers le monde et la troisième cause de décès aux Etats-Unis. De plus, les forêts constituent un véritable refuge dans lesquelles de nombreuses ethnies trouvent leur nourriture, leur combustible ou encore leurs médicaments, la déforestation participe à leur disparition.
La déforestation a un impact direct sur la biodiversité. En effet, chaque année 27 000 espèces animales et végétales s’éteignent des suites de la déforestation (source notre-planete.info). L’Amazonie abrite plus de 70% de la biodiversité mondiale, ces milliers d’espèces ne pourraient pas survivre ailleurs (climat, nourriture, habitat…). Certaines espèces sont interdépendantes, elles ne pourraient donc pas perdurer sans l’existence d’une autre espèce vivant dans le même milieu. La nature est fragile, le moindre bouleversement entraine bien souvent une réaction en chaîne.
40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts. Lorsque la forêt est détruite, le CO2 est relâché dans l’atmosphère. Celui-ci accentue l’effet de serre et donc le réchauffement climatique. On constate qu’il y a moins de précipitations quand la forêt n’est plus là, les arbres maintiennent le taux d’humidité dans l’atmosphère et donc la fréquence des pluies, ils servent de régulateur. Le déboisement dans le bassin de l'Amazone en Amérique Centrale modifie la précipitation du Mexique jusqu'au Texas et dans le Golfe du Mexique. De même, la coupe du bois en Afrique a une influence sur la pluviométrie dans le centre-ouest des Etats-Unis, et on retrouve le même phénomène dans la région Asiatique. Lorsqu'il y a moins de pluie, la zone s'assèche et c'est tout le cycle de l'eau qui s'en voit perturbé.
Les sols qui ont subi l’effet de la déforestation s’érodent, c'est-à-dire qu’ils se dégradent, leurs reliefs s’usent. Tant qu’il y a des arbres, le sol de la forêt tropicale est comme protégé des intempéries. Sans cette couverture arborée, les sols sont exposés au vent, au soleil, à la pluie et deviennent souvent des terres particulièrement pauvres et improductives. A cause de cette érosion, les récoltes déclinent et les gens doivent payer pour importer des engrais ou déboiser davantage de forêt. L'érosion est extrêmement coûteuse pour les pays en voie de développement.
Le reboisement : action de planter à nouveau des arbres sur un terrain qui avait été déboisé.
La reforestation : opération qui consiste à restaurer ou créer des forêts qui ont été supprimées par coupe rase.
La différence entre ces deux termes est que la reforestation sous-entend un investissement et des attentes plus grandes. En termes de surface et d'ambition écologique, la reforestation est
beaucoup plus crédible. Les objectifs du reboisement ou de la reforestation artificielle sont les suivants :
- Restaurer les stocks de bois
- Stabiliser les sols érodés
- Stabiliser la pollution
- Créer des forêts de protection visant à minimiser les risques pour certaines zones sensibles aux tremblements de terre, coulées de boue, avalanches...
- Refuser le bois illégal et vérifier la provenance de ses meubles et autres achats en bois.
- Consommer moins de papier et dire stop aux publicités qui encombrent nos boites aux lettres.
- Boycotter l'huile de palme qui participe à la disparition des singes.
- Penser à consommer durable!
- Se rendre sur le site reforestaction.com "je plante un arbre en ligne" qui permet pour 1,5 euros de planter l'espèce de son choix parmi une liste d'espèces en voie de disparition.
- Partir en chantier international, directement sur le terrain avec "A pas de loups" et "Project Abroad".
Source :
http://www.agirpourlaplanete.com
Aller plus loin :
Océans de plastique (Docu) [VF]
Prêt à jeter, l'histoire méconnue de l'obsolescence programée (Docu+article) [VF]
Les précolombiens cultivaient la savane amazonienne sans la brûler (Article)