On a coutume de dire que la musique adoucit les moeurs. Mais dans la guerre moderne, elle est utilisée pour supplicier des détenus, notamment en Irak, en Afghanistan et à Guantanamo. Un auteur de chansons à succès apprend que l'une de ses mélodies a servi comme d'instrument de torture. Il cherche alors à en comprendre le comment et le pourquoi.
La critique
Se servir d'un programme de télévision pour enfants, le fameux « 1, rue Sésame », pour torturer des prisonniers, est-ce possible ? Oui ! La CIA utilise des morceaux composés par Christopher Cerf pour cette émission. Ils sont diffusés à plein volume dans les geôles américaines pour briser les détenus et les pousser aux aveux.
Le compositeur est horrifié : « Quand j'ai appris cela, je n'ai pas voulu le croire. » Hard-rock et heavy metal hurlant sont aussi au programme.
Dans des notes de la CIA, on recommande également de diffuser des bruits de motos roulant à 200 kilomètres à l'heure ou un marteau piqueur en fond sonore. Pourquoi utiliser ce type de torture ?
« Parce qu'il ne laisse pas de trace », répondent les « interrogateurs » à la retraite. Il est couramment pratiqué en Afghanistan et à Guantánamo : attaché, menotté, une cagoule sur la tête, le détenu est soumis à une dizaine d'heures de lavage de cerveau... jusqu'aux aveux. Les pionniers de cette méthode furent les Chinois, pendant la guerre de Corée. Ils préconisaient la musique beuglante, la drogue et soixante-douze heures de privation de sommeil. Les Américains, leurs prisonniers d'alors, subirent, les premiers, cette savante combinaison sadique.