Ce sont ce qu’on appelle en Anglais les "Third Country Nationals" (TCN) – pudiquement rebaptisés "High Value Expatriates"
(HVE) depuis quelques temps maintenant, pour faire politiquement correct – qui ont bâti Dubaï et assurent son fonctionnement. Ces travailleurs émigrés venant des Philippines, d’Inde, du
Pakistan ou encore de Palestine ont été, et sont toujours, traités comme des animaux, transportés dans des bétaillères, logés dans des containers, corvéables à merci, payés au lance-pierres et
expulsables sans préavis. Le monde idéal selon Eric Besson !!!
Employés dans tous les secteurs de l’économie, de l’industrie aux services, en passant par la banque et même la police, ils permettent aux "locaux" de ne pas s’abaisser
à travailler et de jouir en toute décontraction des immenses centre commerciaux climatisés qui constituent le principal atout de ce gigantesque supermarché climatisé bâti sur le sable, entre le
désert et la mer.
Mais Dubaï c’est aussi :
- la prostitution apparue pratiquement au grand jour depuis la fin des années 80 avec des filles venant de toutes les régions du monde, en particulier de la Russie.
- la vente d’alcool en plein cœur du monde musulman frappé par la prohibition, mais qui a soif comme les autres
- les lois d’exception qui garantissent que les expatriés occidentaux confortablement installés dans ce petit paradis ne se sentent néanmoins pas trop chez eux en se rappelant, en permanence, qu’un accident de la route impliquant un "local", quelles que soient les circonstances, est leur faute à eux, expatriés, même si le "local" en question, dans son gros 4x4, roulait à 140 sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute et que vous ne l’aviez pas vu arriver dans votre rétroviseur.
- le système de sponsoring qui oblige tout société étrangère à avoir un partenaire local payé à ne rien faire.
On pourrait presque se réjouir en se disant qu’il y a peut être une justice et que devant tant d’opulence, d’hypocrisie et de bling-bling, l’émirat de Dubaï n’a que ce qu’il mérite. Mais hélas, les premiers qui vont souffrir de la situation sont bien les esclaves et les demoiselles mentionnés ci-dessus.
Aller plus loin :
De la servitude moderne - Les Temps Bouleversés par Jean-François Brient (Docu + article + pdf) [VF]