Israël-Palestine : le Crif et Israël choqués par France2
C'est une émission qui enflamme les passions. La diffusion lundi 3 octobre sur France 2 en deuxième partie de soirée du documentaire Un oeil sur la planète intitulé "Un État palestinien est-il encore possible?" a déchaîné une vague de réactions indignées de la part du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et de l'ambassade d'Israël en France. Ce document "a entraîné au sein de la communauté juive une intense émotion et une stupéfaction écoeurée (...) sans éviter les insinuations à la limite des théories conspirationnistes antisémites", s'est ému le président du Crif, Richard Prasquier, dans une lettre ouverte à Rémy Pflimlin, président de France Télévisions. De son côté, Yaron Gamburg, porte-parole de l'ambassade d'Israël à Paris, s'insurge contre un "travail de propagande et de manipulation incitant à la haine raciale". Son ambassadeur et le président du Crif doivent rencontrer dans deux semaines le président de France Télévisions et le directeur de l'information de la chaîne, Thierry Thuillier.
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Le documentaire se divise en plusieurs parties. Le sujet le plus sensible concerne le lobby pro-israélien aux États-Unis. Dans cette enquête, les journalistes Estelle Youssouffa et Christophe Obert montrent comment les organisations juives et chrétiennes conservatrices pèsent sur la politique étrangère américaine, permettant à l'État hébreu de s'affranchir de certaines résolutions onusiennes. Ancien de l'Aipac, le plus important groupe de pression pro-israélien aux États-Unis, M. J. Rozenberg raconte comment des organisations comme "Camera" traquent les journalistes "déviants".
"Le lobby, dit-il, rend la vie difficile aux journalistes qui ne sont pas perçus comme pro-israéliens. Ils auront du mal à trouver un job ou, s'ils en ont un, à garder un poste. Lorsque je travaillais à Aipac, il y avait des listes, des dossiers sur chaque reporter." Des révélations saisissantes, qui n'ont pas convaincu Richard Prasquier. "On ne sait même pas pourquoi cet homme a quitté l'Aipac et quel compte il a à régler avec eux", argumente le président du Crif. "La moindre des choses aurait été de préciser que les lobbys existent aux États-Unis, mais aussi en France. Regardez le lobby pharmaceutique. Il ne faut pas laisser croire que le lobby pro-sioniste est en train de détourner la démocratie américaine."
MAJ le 27/03/2015