ATHENES (Reuters) - La coalition gouvernementale grecque va devoir surmonter ses divisions internes pour adopter mercredi un nouveau plan d'austérité crucial pour le versement de la prochaine tranche d'aide internationale.
Le gouvernement semble pouvoir compter sur une étroite majorité pour faire voter son projet, qui combine réduction des dépenses publiques, hausses d'impôts et réformes du marché du travail.
Au deuxième jour d'une grève générale qui paralyse l'économie et les administrations du pays, des dizaines de milliers de manifestants devraient converger vers le Parlement à l'appel des syndicats opposés à des mesures qui, selon eux, affaibliront encore les plus pauvres et menacent de ruiner ce qui reste de l'économie du pays.
"Si les parlementaires votent en faveur de ces mesures (...), ils auront commis le plus grand crime politique et social jamais commis contre le pays et le peuple", a déclaré Nikos Kioutsoukis, secrétaire général du syndicat GSEE du secteur privé.
"Nous ne les laisserons pas détruire le pays", a-t-il ajouté.
L'adoption du nouveau paquet de mesures, d'un montant global estimé à 13,5 milliards d'euros, est une condition préalable au versement de 31,5 milliards d'euros d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire internationale (FMI) dont la majeure partie doit servir à recapitaliser les banques du pays.
Le déblocage des fonds avait été suspendu en raison du non-respect par Athènes de ses engagements antérieurs en matière d'assainissement des comptes publics.
Le vote au Parlement constitue le test le plus sérieux pour le gouvernement du Premier ministre conservateur Antonis Samaras depuis son arrivée aux affaires en juin et la fragile coalition gouvernementale ne résisterait sans doute pas à un rejet du plan.
"Le chemin est raide et difficile et impose des sacrifices. Mais il n'y a pas d'autre issue que de voter pour les mesures. Il n'y a pas d'échappatoire", a déclaré le ministre des Finances, Yannis Stournaras, devant les députés.
Le président de l'Eurogroupe a estimé que la Grèce n'avait pas d'autre option que de poursuivre la remise en ordre de ses finances publiques.
"Nos amis grecs n'ont pas d'autre choix", a déclaré Jean-Claude Juncker devant l'Association de la presse étrangère à Singapour.
"Ils doivent le faire. Et mon impression et que les réformes qui sont mises en oeuvre en Grèce sont de mieux en mieux comprises par les citoyens grecs".
Le nouveau plan prévoit entre autres une baisse des pensions de retraite qui peut atteindre 25% et la suppression des primes de vacances versées aux fonctionnaires.
Malgré les multiples plans d'austérité qui se sont succédés depuis le début de crise, la dette publique grecque continue d'enfler et devrait atteindre 189% (PIB) l'année prochaine.
Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront lundi prochain à Bruxelles, pourraient prendre à cette occasion une décision sur le paiement ou non de la nouvelle enveloppe d'aide, a laissé entendre lundi Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
Bon courage à nos amis Grecs pour cet hiver qui s'annonce déjà comme implacable pour une population durement touchée par le chômage, la précarité et.. l'austérité..